Le D5 : atypique et polyvalent

Écrit par Sandrine Llopis

17 septembre 2019

Ouvert tout récemment, Le D5 s’affiche à la fois comme une alternative et comme un précurseur. Cette initiative de lieu partagé dédié aux porteurs de projet était un pari osé, mais qui répond déjà à de réels besoins chez les travailleurs indépendants. Son créateur en détaille les ambitions et fondamentaux.

Un lieu qui s’adapte aux nouvelles manières de travailler

Lorsque nous avons eu l’idée d’acheter un lieu pour y installer un bureau régional du groupe multimedia Aletheia Press, nous avons immédiatement voulu l’imaginer comme un endroit original. Nous travaillons au quotidien avec des professionnels indépendants et il fallait que ce lieu leur ressemble. Il nous fallait donc créer un endroit où nos journalistes pigistes aient envie de venir mener leurs interviews dans une ambiance accueillante et où les techniciens intermittents qui travaillent sur les documentaires que nous produisons se sentent à l’aise.  

Nous avons donc décidé d’ouvrir le lieu auquel nous aurions toujours voulu avoir accès lorsque nous étions des freelancers esseulés. Puis, progressivement, nous avons fait un constat : un tel lieu s’adapterait parfaitement aux besoins d’autres libéraux. Et si nous élargissions le concept pour nous entourer de professionnels complémentaires dans une grande colloc’ d’entrepreneurs ? C’est précisément ce postulat qui a donné naissance au D5. Un lieu original mais toujours polyvalent, pour s’adapter aux besoins mouvants de chaque professionnel qui le fréquente. Un lieu complémentaire, également : nous ne voulions pas proposer quelque chose qui existait déjà et avons donc imaginé une offre qui soit additionnelle et non pas concurrentielle avec des espaces de coworking du territoire. Un lieu différent, qui s’adresse à des professionnels qui travaillent différemment, parfois en avance sur leur temps.

Le tiers-lieu : entre professionnel et personnel

Un concept correspond particulièrement bien à ce positionnement que nous avons fait notre : le tiers-lieu. Terme découlant d’une thèse de sociologie urbaine de 1989, ce « troisième lieu » fait référence aux environnements sociaux qui s’insèrent entre la maison et le travail, pour créer un climat entre personnel et professionnel. Avec d’autres appropriations et partages de l’espace, ces tiers-lieux deviennent de nouveaux paradigmes de la vie sociale d’une communauté où des individus se rencontrent, se réunissent, mettent en commun et échangent de manière informelle. 

Pour renforcer cet « entre-deux », nous avons donc fait le choix de réaménager un appartement d’habitation. Pour ne pas hériter d’une ambiance commerciale impersonnelle mais au contraire pour assumer une ambiance « comme à la maison ». Chacun se sent chez soi dans cet endroit où on travaille, où on rencontre, où on crée, où on apprend…où on vit, tout simplement. Autre choix : la situation périurbaine. Pourquoi tout situer dans les centre-villes alors qu’on peut s’installer au vert ? Le calme et la vue sur le lac sont alors devenus des conditions sine qua non. 

Le calme. C’est là un élément sur lequel nous avons beaucoup misé. Avec la verdure, la luminosité naturelle et la vue sur le lac, le calme est un atout qui nous a semblé primordial pour ce nouveau lieu, installé sur la commune d’Allinges, loin du brouhaha urbain, pour stimuler la créativité. 

L’aménagement, enfin, a été particulièrement soigné. Nous voulions nous démarquer par une ambiance atypique et comme il paraît que le diable se cache dans les détails, rien n’a été laissé au hasard. Des couleurs au mobilier sur mesure, tout a été pensé,  réfléchi, pour offrir les conditions de travail les plus optimales possibles. Nous avons travaillé avec un ergonome pour être au-delà de toutes les normes de confort. Un ingénieur local a conçu des bureaux modulables dans des matériaux haut-de-gamme, tandis qu’un acousticien a fabriqué d’astucieux pièges à son dans d’élégantes décorations pour maîtriser toute réverbération inhérente à des open-spaces et salles de réunion. L’espace bar favorise la rencontre, les structures de luminaires scéniques accentuent l’originalité, la médiathèque est un lieu de découverte… Autant de détails convenus en amont pour faire du D5 un espace partagé aussi atypique et exceptionnel que le sont ses usagers. Le tout à taille humaine et dans un esprit de mutualisation permanente. 

Samuel est journaliste multimédias. Après une formation en Science de l’Information et une spécialisation post-grade en presse écrite et production, il travaille notamment à la Télévision Suisse Romande et au Dauphiné Libéré. En 2015, il devient responsable éditorial d’une agence de presse nationale et prend la direction de la filiale tv. De son Chablais natal, il dirige aujourd’hui trois entreprises.

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